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Le blog de moi
3 octobre 2008

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été grosse.
Ce qui est bizarre c'est que je n'ai en mémoire aucun mal-être lié à la vision de mon corps ou a la sensation de celui-ci dans l'espace, ni même à son toucher. J'ai parfois regretté de ne pas pouvoir porter certaines fringues, mais je pense que cela arrive à tout le monde.
J'ai par contre une collection infinie de souvenirs douloureux liés au regard des autres, et ce qu'ils veuillent mon bien ou non, je n'y ai jamais vu de différence: la douleur pour moi a toujours été la même. J'ai beau toujours avoir été persuadée qu'il fallait mieux qu'on critique mon apparence que mon intellect, m'entendre dire que je suis moche ne peut en aucun cas me faire plaisir.
Ce qui me sidère c'est que certaines personnes bien intentionnées sont absolument persuadées de me rendre service en me conseillant de faire un régime. Évidement ces personnes-là sont toutes minces, l'ont toujours été (parfois même en dépit d'une alimentation excessivement riche), et ne connaissent donc pas la douleur du combat fastidieux qui se cache derrière leur petite proposition. Ma grand-mère par exemple m'a encore demandé dimanche dernier (et ce comme à chaque fois qu'elle me voit) sur le ton le plus détaché au monde, quand est-ce que j'allais perdre cinq kilos. Ce à quoi je lui ai répondu sur le même ton (quoique un peut plus agacée): "Quand je me ferais couper une jambe". Ça l'a calmée. Jusqu'à la prochaine fois. Car je sais qu'aussi bien avec ma mère que ma grand-mère, j'aurais le droit à ce genre de réflexions dans chaque conversation quelle qu'elle soit, et en particulier au moment des repas, histoire de m'empêcher de profiter - et surtout de mal digérer - le succulent met qu'elle m'a préparé, et d'entendre en réponse que je ne pourrais pas maigrir tant qu'elle me fera manger gratins et gâteaux dont elle sera très vexée si j'en refuse.
Non de toutes façons il ne faut pas que je focalise sur ma mère et ma grand-mère, d'aussi loin que je me souvienne elles ont toujours eu quelque chose à me reprocher. Il parait quelles sont toutes comme ça. Je passe aussi sur tous les gens que je ne vois pas souvent et qui s'arrangent toujours pour me dire que j'ai grossi au moment même où je suis toute fière d'avoir perdu un ou deux kilos. Ils n'ont qu'à être plus observateurs. Est-ce que je leur dit moi qu'ils sentent mauvais ou qu'ils feraient mieux de passer chez le coiffeur? Je devrais peut-être, ça me défoulerais.

Je réalise par contre que la plupart de mes amis sont gros, et souvent bien plus gros que moi. Ce n'est peut-être pas un hasard. Peut-être que je préfère leur compagnie à celle d'autres personnes car ils me comprennent mieux, et surtout ne me critiquent pas. Et pourtant les gens minces ont des défauts aussi, et ils n'aiment pas qu'on les leur rappelle, alors pourquoi s'acharnent-ils sur les gros? Il n'ont peut être pas encore compris que chaque être humain est inégal devant la prise de poids: nous naissons tous avec un capital de cellules graisseuses. Nous remplissons chacun plus ou moins ces cellules, mais leur nombre reste à jamais inchangé.
Je pense surtout que je considère mes amis comme tels en partie parce qu'ils me prennent comme je suis et ne cherchent pas à me changer.

Le véritable problème par contre vient de mon petit-ami. Il est la seule et unique personne (à par moi mais je ne suis pas difficile) dont l'avis sur mon apparence compte vraiment à mes yeux. Normal. Et il se trouve que le destin a été cruel avec moi à ce niveau-là. Je suis tombée sur un mec hyper bien foutu: musclé sans faire de sport, pas un gramme de graisse alors qu'il peut s'enfiler des kilos de kinder en un temps reccord... Ce n'est pas que je me plaigne de son corps, loin de là, j'adore toucher ses abdos et son petit cul rebondi. Le problème c'est qu'il fait partie de la catégorie de gens dont je parlais plus haut qui ne comprennent pas que tout le monde ne soit pas comme eux étant donné que c'est si facile pour leur petit corps d'usine à crotte de rester svelte et musclé.
Et pour couronner le tout il est affreusement centré sur les apparences, ce qui est quelque chose qui me dépasse un tant soit peu. Il faut dire que quand on s'est connu, j'étais dans la période cigarette de ma vie: ces 6 ans enchantés où j'ai pesé 10 kilos de moins que mon poid normal. En un an il m'a vu reprendre ces dix kilos et je comprend que ce fut difficile pour lui. Mais il ne faut surtout pas qu'il pense que ce ne le fut pas pour moi. Il n'y eut que 6 ans dans toute ma vie où je me suis trouvée pas trop mal. Ce qui fait tout de même 20 ans où je me suis trouvée moche. Et où non contente de me trouver moche j'ai dut de surcroit suporter les collibets et les conseils minceur d'environ une personne sur cinq.
Bref tout ça pour dire que oui pour lui je veux perdre des kilos, mais que s'il était gros ça m'aiderait car il serait plus compréhensif. Et que surtout si tout le monde fermait sa grande gueule ça m'aiderait vraiment.

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Commentaires
M
Courage :)
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