Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de moi
29 août 2009

Un grand moment de solitude

J'ai créé ce blog en secret de tous les gens que je connais afin de pouvoir y écrire librement toutes mes angoisses, mes coups de gueules, mes pensées inavouables et en gros tout ce qui pourrait me faire passer pour une folle, ou juste changer la vision que mes proches ont de moi.

Je n'avais pas pensé un jour y narrer ce genre de choses, tout comme je crois que je n'avais pas pensé vivre ce genre de choses non plus. Et pourtant... je mettrais ma main à couper que je ne suis pas la première à qui ça arrive (peut-être pas exactement comme ça, mais dans les grandes lignes en tout cas...)

Tout d'abord il faut que je vous explique mon travail. Je distribue des journaux gratuits et des publicités en boîtes aux lettres. Ce qui signifie que je suis seule et en extérieur une bonne partie de la journée. Hier matin j'ai passé quasiment toute la matinée dans l'entrepôt à préparer mes documents et de temps en temps à essayer de libérer mon ventre plein de caca dans les toilettes, en vain (et oui c'était bien une histoire de caca). Quand je suis partie distribuer vers midi (donc en extérieur, sans toilettes à l'horizon durant quelques heures), j'avais l'impression que mon ventre s'était un peu calmé et allait me laisser tranquille jusqu'à mon retour chez moi.

Oui je sais c'est stupide et dégueulasse comme histoire mais j'ai envie de continuer quand même.

J'ai donc commencé ma distribution, en m'arrêtant tout de même deux ou trois fois en une heure pour lâcher de bon gros pets bien sonores, puis en remerciant ensuite les musulmans d'être en plein ramadan en ce moment et donc d'être devenus rares dans les rues et surtout fuyants parcequ'ils souffrent trop (j'étais dans un HLM fréquenté surtout par des musulmans, et même d'habitude envahi de fumeurs de joints): ils y a des choses qu'on préfère faire seuls.

C'est sur mon deuxième secteur que les choses ont commencé à se gâter. J'ai d'abord fait un crochet par la banque pour voir l'état de mon compte et y voir par là-même la seule bonne nouvelle de la journée: ma paye était déjà tombée! Sûrement que cette bonne nouvelle m'a détendue un peu trop car j'ai cette fois lâché le pet fatal, le pet de trop, celui qui vient non-seulement avec un bruit immonde genre qui fait des bulles au passage, mais qui en plus laisse une bonne grosse trace de pneu, et pue la chiasse d'une manière atroce.

Pour le bruit, j'ai espéré secrètement que personne ne m'ait entendu, mais c'était délicat car je ne pouvais pas bien évaluer les décibels étant donné le mp3 qui criait dans mes oreilles. J'ai jeté quelques coups d'oeil autour de moi pour voir un regard à la fois amusé et dégoûté: eh merde il m'a entendu... je me casse!

Quand à l'odeur... on a beau savoir que nos odeurs corporelles dérangent incontestablement plus les autres que nous-même, il y a certaines circonstances où on espère que ce n'est pas vrai parceque déjà nous, qu'est-ce qu'on déguste!!

Quand aux traces de pneus, je crois que c'était ça le plus horrible. Je n'avais jamais pété un truc aussi laid. Je me suis retrouvée à demie-cachée dans une entrée d'immeuble, devant l'entrée d'une cave, à m'essuyer le derrière avec les rares kleenex que je possédais, sans oser me défroquer (ce qui aurait été plus commode tout de même) de peur que quelqu'un ne surgisse.

Et j'ai quand même fini mon secteur, machouillant des chewing'gum pour cacher l'odeur, posant mon sac à main bien sur mes fesses pour ne pas laisser entrevoir la moindre tâche, et surtout toujours avec la musique à fond et le regard fuyant, pour éviter tout le monde et tenter de dissimuler ma honte.

Et évidement c'est bien à ce moment-là que je croise un ancien collègue. Il faut croire que la honte n'était pas encore assez forte. Bizarement c'est moi qui, au bout d'une petite heure, avait presque oublié ma déconvenue, et j'ai commencé à lui parler. Mais quand j'ai remarqué son empressement à prendre congé, je me suis rappelé que je devais sentir très mauvais. Heureusement j'avais bientôt fini et je suis rentrée chez moi prendre une douche.

Voilà. Une latche magnifique. Vive les boulots sans toilettes...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité